dimanche 3 octobre 2010

The Scent of Danger

Au terme de l'Homme au pistolet d'or (the Man with the Golden Gun, 1965), il est proposé à James Bond de devenir... 0007, c'est-à-dire d'avoir une fonction de diplomate. Refus de l'intéressé qui s'imagine mal rester le cul, pardon, le rectum sur une chaise.
Eh bien! il faut croire que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis car c'est en tant que diplomate que Bond nous apparaît au début de son ante-pénultième (avant-avant-dernière - faut vous élargir le vocabulaire, les p'tits gars!) aventure sous forme de comic strip : the Scent of Danger (le Parfum du Danger), scénarisé par Jim Lawrence et dessiné par John McLusky en 1983-84... pour des journaux scandinaves! Eh oui! vu la qualité des dernières productions des deus susnommés, les quotidiens britanniques ont refusé de se compromettre de nouveau avec eux. Ca promet...

Sur la Riviéra italienne, Bond se voit proposer un bain de minuit par une donzelle peu farouche. Le bougre accepte... et échappe de peu à la mort. En effet, un sous-marin au large a libéré un requin qui s'est précipité sur l'Italienne et a failli avaler notre héros.


Bien que vivant, (0)007 n'est guère content : il avait espoir que la victime lui révèlerait des informations sur un nouveau réseau d'espionnes internationales. Maintenant qu'elle est morte, elle va beaucoup moins parler.

Bond retourne de ce pas à Londres, où le MI6 soupçonne une journaliste d'être membre du fameux réseau. Malheureusement, lorsque 007 (oui, il a perdu du galon) la retrouve, elle est assassinée. Série noire chez les souris blanches. Néanmoins, Bond découvre un indice : une bouteille de parfum particulière, que les deux victimes avaient en leur possession. Et lorsque Bond trouve un flacon similaire chez une troisième victime, une danseuse de cabaret à Berlin-Ouest, le doute n'est plus permis : ce parfum pue la mort.

Et c'est le cas, en effet. La fragrance a été mise au point par le Spectre, qui lui a donné le doux (et si discret) nom de "Spectre de la Rose". C'est une essence psychotrope qui permet de supprimer la volonté des malheureux qui en ont respiré les effluves. Madame Spectra, la chef du Spectre, envisage d'en projeter des litres au-dessus du palais de Westminster et de réduire les membres du gouvernement britannique à sa merci. C'est compter sans 007...


Bon, arrêtons-nous là. Ce n'est pas la peine de tirer sur l'ambulance. Pour le Bond des comic strips, ça sent le sapin. Le scénario de Jim Lawrence est pourtant toujours aussi plaisant, quoique truffé de plus en plus d'incohérences, mais la coupe est pleine lorsqu'apparaît Madame Spectra. Madame Spectra, décédée au terme de la seule histoire illustrée par Harry North en 1981, Doomcrack. Comment a-t-elle survécu? Mystère. Certes, elle est défigurée, mais comme McLusky, ainsi que nous l'avons vu avec Flittermouse et la résurrection du Dr Cat, ne dessine jamais les personnages de la manière dont ils ont été créés par ses prédécesseurs, cela n'est pas surprenant. Finalement, Madame Spectra aura eu trois tronches différentes en trois aventures dessinées par autant de personnes (la dernière, qui s'avère également être la première de la liste, étant Yaroslav Horak dans the Spy who loved me en 1968.)


Voilà pour le scénario. Quant aux illustrations... Tenez, jugez par vous-mêmes.


Merveilleux, hein? Ce crobard représente Bond qui achève de faire l'amour...
Fichtre, McLusky nous avait habitué à mieux avec les adaptations des oeuvres de Fleming dans les années 50 et 60. Là, on sent la fatigue, l'ennui et, pour parler crûment, un incroyable je-m'en-foutisme.

Le lettreur est au diapason et, comme dans une ou deux autres histoires précédentes, 007 devient encore une fois 077 au gré des envies de l'incompétent.


En conclusion, les grandes aventures du James Bond illustré sont derrière lui, et pourtant il reste encore à Jim Lawrence deux scénarios sous le coude, que Horak illustrera après la défection de McLusky.



Armand ROUTIN
avec l'aimable concours de Philippe FOURNET

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