samedi 31 juillet 2010

The Paradise Plot

Il était une fois un riche industriel qui venait de perdre sa fille unique. Déjà qu'il était veuf, il y avait vraiment de quoi se convaincre que l'argent ne fait pas le bonheur. Or doncques, par une belle nuit étoilée, notre riche malheureux fut réveillé par un ange. Oui, un ange. Pas Gabriel, mais la fille du milliardaire, de retour du paradis. A défaut d'auréole, elle portait une paire d'ailes, ce qui confirmait son statut d'ange. Et elle parla à son pauvre papa...Ainsi commence The Paradise Plot, que l'on pourrait traduire par Complot au Paradis, la 46e aventure en comic-strips de James Bond. Elle fut publiée par le Daily Star du 20 août 1981 au 6 juin 1982. Pour son scénariste, Jim Lawrence, c'était la 33e fois qu'il racontait une histoire bondienne. Cette aventure marquait le grand retour de John Mac Lusky aux pinceaux, depuis qu'il avait cédé sa place au grand Yaroslav Horak à la fin de You only live twice en janvier 1966.
Bon, soyons sérieux deux minutes. Pas plus, parce qu'après je vais m'endormir. Malgré un début qui semble annoncer une histoire versant dans le fantastique, the Paradise Plot est bien une aventure estampillée 007, tout ce qu'il y a de plus sérieux. Enfin, sérieux à la manière bondienne.

Le MI-6 soupçonne l'industriel Basil Arden d'être la future victime d'un complot. Alors qu'il surveille le manoir Arden, James Bond assiste à l'arrivée de l'ange et le prend en chasse. Il s'agit de Shana Arden, la fille supposée défunte du milliardaire, qui a endossée une paire d'ailes mécaniques ( ouh là, je n'aurais pas été sérieux bien longtemps ! ). La donzelle s'échappe et son père est enlevé. Enlevé par qui ? me demanderez-vous. Pardi ! Par Dieu, voyons !

Dieu, dans notre petite histoire, s'appelle de son vrai nom Gabriel Starovski. C'est une espèce de hippie qui, un beau jour, a eu une illumination. Depuis, il se fait appeler le père Star ( le père Céleste en bon français ) et a fondé sa propre secte. Certes, il se prend pour Dieu, mais ce qu'il apprécie surtout dans la religion, c'est la charité; lorsqu'il en bénéficie, bien sûr. Et le père Star s'y entend pour faire cracher ses ouailles au bénitier : il fait enlever de riches industriels, leur implante une puce dans le cerveau et les oblige à le vénérer. Dans le même temps, puisqu'il n'est pas chien, il sabote les installations de leurs concurrents. Une petite bombe par-ci, une petite bombe par-là. Bref, la main de Dieu.

Habile, non ? Notre divin ami pourrait en rester là, mais le père Star nourrit de hautes ambitions : il espère faire pression sur le gouvernement britannique en enlevant un ministre qu'il convertirait à ses vues. Le fou-fou ! Heureusement Bond veille.

Bref, nous avons affaire à une hénaurme histoire, imaginée par un Lawrence en très grande forme. J'ai l'air de me moquer ( si peu...), mais le récit est rondement mené. Les péripéties s'enchaînent à vive allure et le coup de crayon de Mac Lusky est plaisant. Nous avons même l'occasion de voir 007 porter une chemise à fleurs. Comme quoi, Daniel Craig n'a rien inventé. En parlant de chemise à fleurs, il faut quand même parler un peu plus longuement de la communauté hippie. Le QG de la secte est basé sur Estrellita Island, une île des Caraïbes. Bond s'y parachute au cours de son enquête et rencontre un homme surnommé l'Archange : un plouc vêtu d'une toge, une fleur plantée dans ses cheveux longs avec une virile moustache similaire à celle du flic des Village People, pardon du flic interprété par Charles Bronson dans sa série de comédies familiales sur l"auto-défense. Tout comme Bond, le lecteur s'imagine qu'il est face à cette crapule de père Star. Ben, non. C'est seulement un envoyé du père Star. Le père Star, lui, vit dans un dirigeable ( nucléaire, le dirigeable, ce qu'c'est que d'avoir du pognon ! ) Bond le rejoint et découvre donc le véritable méchant de l'histoire : Gabriel Starovski, dit le père Star, alias Dieu pour les convertis. Mais...comment dirais-je ?... Jugez par vous-même : à gauche l'Archevêque, à droite Dieu. Vous voyez une différence ?...
















Par ailleurs, il y a bon nombre de références aux écrits littéraires bondiens. Ainsi, nous assistons à la destruction des usines DRAAX, allusion évidente à Sir Hugo Drax, l'inoubliable méchant de Moonraker (id., 1955 ).
John Gardner ayant publié quelques mois plus tôt son premier roman bondien, Permis Renouvelé ( License Renewed ), Lawrence remploie le personnage de Q'ute, la jolie assistante du service Q. Moneypenny est de la partie, tout comme Bill Tanner qui, sous la plume de Gardner, sera mis de plus en plus à contribution. M, enfin, se révèle très discret dans cette histoire. Faut dire que Mac Lusky l'a affublé d'une sacrée moustache, au point que l'on se demande si M n'est pas membre de la secte de babas-cool.

Pour les lecteurs bilingues ou les fonctionnaires qui apprécient les livres avec des images, the Paradise Plot est actuellement disponible dans le recueil de comic-strips intitulé the Paradise Plot ( ça tombe bien ), accompagné de l'aventure suivante, Deathmask, le tout étant publié par les éditions Titan Books.



Armand ROUTIN

avec l'aimable concours de Philippe FOURNET

dimanche 4 juillet 2010

...le GRAND retour...

...est pour bientôt ! L'attente vous rend fébrile...? Ne vous inquiétez-pas, le phénix va renaître de ses cendres incessamment, peut-être même plus tôt que prévu...En guise de mots d'excuse ( merci papa et maman ),l'accouchement de VCLB ( Vous Connaissez le Blog...) prend autant de temps que la décision d'arrêter naguère feu VCLN ( Vous Connaissez le n°..., la version papier de VCLB )...Alors continuez à affûter vos boutons de manchette et à aiguiser votre noeud papillon...et vous ne tarderez pas connaître la suite...