mardi 21 septembre 2010

Rien Que Pour Nos Yeux ( 1er acte )


Toujours avec notre volonté de vous faire revivre l'ambiance de feu VCLN, débutons aujourd'hui une rubrique dédiée aux films para-bondiens ( pastiches, parodies...). Commençons, si vous le voulez bien, par exhumer la chronique présente dans VCLN...001 ( qui date de septembre 1998 !... ça ne nous rajeunit pas tout ça, mais ne dit-on pas que les Diamants sont éternels...!), en y modifiant çà et là quelques menus détails ( ben oui, 12 ans après, on ne voit pas les choses tout à fait sous le même angle...).

Les parodies des films de James Bond, reconnues ou non, sont légion, et pas forcément du meilleur crû. Celle que nous vous présentons aujourd'hui avoue franchement son côté pastiche en déclarant tout de go sur l'affiche "Dites à l'autre Gars de se tirer, je suis Number One". Rien que ça !










Number One of the Secret Service

un film de Lindsay Shonteff

avec Nicky Henson

1977 - USA







Ce film au budget visiblement étriqué est réalisé par Lindsay Shonteff, un obscur metteur en scène de seconde zone déjà coupable de plusieurs contrefaçons du même acabit. On citera notamment, culture oblige, un titre westernisant comme Adieu Canaille, une sorte de suite de Number One..., dont le titre original, License To Love and Kill, a des relans bondiens, et dans lequel officie le pauvre Gareth "Gambit" Hunt, l'une des 3 têtes d'affiche des New Avengers, parachuté ici pour de probables motifs alimentaires ! N'oublions pas également On m'Appelle Zapper et La Vengeance de Zapper avec la belle Linda Marlowe dans le rôle titre et qui narrent les aventures fauchées d'une sous James Bondette.
Revenons à nos moutons, ou plutôt à notre parodie. Rien que son titre, Number One of the Secret Service, en dit long sur son ambition. Jugé inutile, le retitrage français n'a pas été effectué. Ouf !
Si les clins d'oeil à 007 sont nombreux, ils n'effacent pas pour autant l'indigence du scénario. Jugez plutôt :
Sur un générique musical très sixties et une chanson de Simon Bell ( quand j'vous parlais de moutons...), on nous présente le héros qui arrive sur un terrain vague avec force sauts de mains et pirouettes façon Bambi ( non, non, pas Michael Jackson, plutôt les Diamants Sont Eternels ). 2 secondes plus tard, un 357 Magnum dans chaque main, il défouraille à tout va...On n'hésitera pas à nous refourguer la même scène un peu plus loin, histoire de rentabiliser.
A Londres, pendant qu'un prédicateur dénonce les marchands d'armes à Hyde Park, 2 hommes se font tuer ( l'un porte un chapeau de cow-boy, l'autre un chapeau melon ). Puis le faux prédicateur, qui est en fait un vrai milliardaire avec une vraie Rolls Royce et un vrai chauffeur, se rend dans le camp d'entrainement d'une organisation para-militaire dénommée CRASH ( pour Crimes, Rapts, Attentats, Sabotages et Homicides ) afin de demander sa protection contre 5 millions de $. Cela ne vous rappelle rien ? La "raison sociale" de l'organisation fait immanquablement penser au SPECTRE, non ? Et puis la visite du camp d'entrainement ne vous remémore t-elle pas une scène similaire de Bons Baisers de Russie ? Ici, on y voit un malabar tuer une nouvelle recrue, un soldat se faire raser à coups de balles de revolver ( ça vole très haut, si, si ! ) ou encore 2 filles au décolleté provoquant faire des pompes ( et ben non, Roger, c'est pas c'que tu crois...!!! ) .
Number One, de son vrai nom Charles Bind ( comme quoi, une lettre ça change tout...), arrive au Ministère de la Défense. Là, autre clin d'oeil bondien mais en moins "classieux", il met la main aux fesses de la secrétaire peu farouche ( Cache-toi les yeux, Moneypenny... ) et rentre dans le bureau de "Monsieur", joué par un certain Geoffrey Keen ( décidément, il y a des rôles qui marquent...souvenez-vous du Ministre de la Défense dans L'Espion Qui M'Aimait, Moonraker, Rien Que Pour Vos Yeux, Octopussy et Dangereusement Vôtre ). Ce dernier lui demande d'enquêter sur des morts mystérieuses ( les 2 magnats de la finance au chapeau - voir plus haut ), avec l'aide d'une adjointe, Miss Hudson. Afin d'installer sa supériorité, N°1 lui sert un improbable numéro de jonglerie avec ses 2 Magnum, sur un fond musical des plus niais.
Miss Hudson découvre que le faux prédicateur-vrai milliardaire se nomme Arthur Loveday, qu'il dit chasser les truands de haut-vol et avoue être le meurtrier des 2 financiers chapeautés. Vous suivez jusque là ?
Bien. Alors, poursuivons.
Après moultes péripéties où N° 1 se bat avec une forte femme, transexuelle de surcroît ( rappelez-vous Goldfinger ), rencontre une fan de tarot astrologique ( comme dans Vivre et Laisser Mourir ) , se bagarre avec un barbier et des serveurs dont un sort une lame de son doigtier ( référence à Bons Baisers de Russie ), arrose par 3 fois Miss Hudson avec un siphon pour voir ses seins ( ce qui peut rappeler une scène de L'Espion Qui M'Aimait ), rencontre Loveday qui s'entraîne au tir à l'arc ( comme drax qui s'entraîne au ball-trap dans Moonraker )...Puis de nouveau la scène du terrain vague où N° 1 arrive en faisant des pirouettes, tire 4 fois plus de balles qu'il n'est possible avec ses 2 Magnum et tue tout le monde dans une scène très Grand Guignol où l'on voit voler bras et jambes sanguinolents...
Après avoir été sermonné par son chef, puis attiré à un autre faux rendez-vous où il tue un ennemi en tirant une balle-boomerang ( ? ), puis enfin s'être bagarré avec un colosse répondant au doux surnom de Sunshine, c'est l'ultime confrontation entre N° 1 et Loveday, qui meurt dans un stupide jeu de roulette russe.
Vient enfin l'heure du rapport final au Grand Chef, qui se trouve sur un lit d'hopital. "Monsieur" appelle une infirmière et dans un déluge de sauts de main façon Bambi ( ben oui j'me répète, mon pauv'Roger...Alzheimer nous guette...), c'est Miss Hudson qui arrive. A son tour, elle arrose N° 1 avec un siphon ( quelle rigolade ! ). Et les 2 "siphonnés" s'embrassent sur le plâtre de "Monsieur" ( ça, c'est d'l'originalité...).
the End of the film
Comme vous pouvez le constater, cette bande est plus que parodique, voire même caricaturale. La preuve : N° 1 est si beau ( ouais, ouais...) qu'il ressemble à une caricature de mode, et, comme il se doit, il a des tendances machistes...
Malgré son look visiblement désargenté, Number One... alterne avec bonheur les moments de niaiserie intense et les instants véritablement parodiques, au sens positif du terme, ce qui le rend éminemment sympathique aux yeux des bondophiles acharnés que nous sommes.

dimanche 19 septembre 2010

La photo de Maria

Les lecteurs de feu Vous Connaissez le n°... s'en souviennent, pendant plusieurs années nous avions dédié une chronique à la superbe Maria Grazia Cucinotta, l'inoubliable interprète de la cigar Girl du Monde Ne Suffit Pas. En surfant sur la Toile, nous avons retrouvé une photo de la belle qui date de ces années de "braise". Nous n'avons pas pu nous empêcher de la partager avec vous, en souvenir du bon vieux temps...Un p'tit coup d'nostalgie, ça fait toujours du bien...

mardi 7 septembre 2010

Polestar

Ca commence très fort par une donzelle à poil.
Et une donzelle à poil debout sur la banquise.


Et là, d'entrée de jeu, on devine qu'on a affaire à un chef-d'oeuvre, un chef-d'oeuvre de nanardise s'entend.
Aujourd'hui, nous découvrons Polestar (qui se traduit par Etoile polaire, mais étant donné qu'il s'agit du nom d'une compagnie pétrolière, il n'y a pas grand intérêt à traduire le mot.) Jim Lawrence est aux commandes de l'histoire, John McLusky, très fatigué, aux pinceaux. Il s'agit du dernier comic strip bondien a avoir été publié dans un quotidien britannique, le Daily Star, du 23 mai au 15 juillet 1983. Le dernier ? On se demande bien pourquoi...
Deux missiles ont été tirés, l'un en direction de Chicago, et l'autre de Vladivostok. Des avions de chasse les détruisent en vol, il y a finalement plus de peur que de mal. Les tirs semblent provenir du l'extrême nord du Canada. Ca tombe bien, une informatrice a signalé qu'elle avait des renseignements à communiquer au MI-6, là-bas justement. Pourquoi au MI-6 ? J'vous en pose à vous des questions ?! Pourquoi chez les pingouins ? Oh! c'est pas bientôt fini ces sarcasmes ?!
Bref, comme on le voit, nous voyons défiler devant nos yeux ébahis un scénario qui vaut son pesant de cacahuètes ! Pour en revenir à notre donzelle à poil, vous aurez compris qu'il s'agit de l'informatrice de 007 qui s'est retrouvée nue et congelée dans la glace.
Attaqué par un fonctionnaire, non, je plaisante, attaqué par un loup, James Bond ne doit son salut qu'à l'intervention d'une métisse indienne, Red Doe (Biche Rouge.) Brave fille, Red Doe lui explique la situation.
Pas bien loin d'ici, un mauvais homme, Robert Ayr, a construit une usine de raffinerie de pétrole, appartenant à la compagnie Polestar. Son ancienne maîtresse, qu'il a tuée, était la mère de Red Doe. Celle-ci cherche à la venger.
Quelques heures plus tard, Bond et Pocahontas sont emprisonnés par les hommes d'Ayr. 007 se fait passer pour un technicien spécialiste des ogives nucléaires, ce qui semble intéresser l'industriel. Red Doe, de son côté, se dévêt assez rapidement devant le grand méchant et coïte avec lui. Je vous vois bondir. Sacrebleu! vous n'avez jamais chercher à venger votre mère ?! Red Doe utilise une astuce, bon sang de bonsoir ! Elle se voue corps et âme à sa vengeance.

Bref, après le coït, Robert Ayr rejoint Bond et lui fait visiter ses installations souterraines. En effet, les tirs de missiles ont bien lieu sous la raffinerie. Ayr ne cherchait qu'à prévenir les Grandes Puissances de sa puissance à lui, car désormais il va frapper un grand coup : un nouveau missile va être tiré sur Detroit. Son objectif? Une fois que les Grandes Puissances le craindront, il les fera chanter et deviendra... LE MAÎTRE DU MONDE!!!! Si. C'est comme je vous le dis.

Heureusement, Bond retrouve Red Doe toujours aussi nue qui se rappelle brusquement qu'elle doit tuer Ayr. 007 l'en empêche, s'empare d'Ayr, stoppe le lancement, et s'enfuit avec Ayr et Red Doe. Pointe de sadisme : Bond oblige Ayr à se dévêtir et à périr de froid dans la neige.
Fiouh! terrible, le scénar ! Inutile de tirer sur l'ambulance et de s'appesantir sur le sujet.
Je pense que certains auront remarqué les similitudes qui existent entre Red Doe et Miss Havelock qui cherche également à venger la mère de ses parents dans la nouvelle d'Ian Fleming Top secret. Autre similitude : le fait que l'action des deux histoires se déroule au Canada.
Quant à la lassitude de McLusky qui n'y croit visiblement plus, elle transparaît quand il dessine Red Doe... avec une ridicule plume d'Indien.
Pour McLusky, la fin est proche : il ne lui reste plus qu'une histoire à illustrer, the Scent of Danger.
Armand ROUTIN
avec l'aimable concours de Philippe FOURNET

mercredi 1 septembre 2010

Flittermouse


Et c'est reparti pour un tour!
Quand le MI-6 a besoin d'un surhomme pour une mission urgente et capitale, qui est-ce qu'on appelle?
Bond, James Bond.
Bonne réponse.
Et là encore, le MI-6 a un besoin vital de 007 : il s'agit de se rendre sur la Costa Brava recueillir des informations de la bouche d'une starlette argentine. Bref, comme on le voit, il est absolument nécessaire d'envoyer un "00" sur cette mission hyper dangereuse...
Pour James Bond, la fin de la publication de ses aventures en comic strips est proche. Là, nous avons affaire à Flittermouse (approximativement la Souris qui vole... on dirait presque du Chantal Goya), scénarisé par Jim Lawrence et dessiné par John McLusky du 9 février au 20 mai 1983 pour le Daily Star.

Revenons à notre mission : la starlette se fait mystérieusement assassiner sur un voilier, sous les yeux de Bond qui n'a strictement rien vu. Faut dire qu'il était sous l'eau, ça n'aide pas trop pour voir ce qui se déroule au-dessus.


Bond retourne à Londres et là, chance! un nouvel indic signale au MI-6 qu'il a les mêmes informations que la starlette à révéler. Illico, Bond se précipite chez lui refaire ses bagages. May, son employée de maison, livide, lui apprend qu'il a reçu un paquet. A l'intérieur, il y avait un chat mort... qui est brusquement revenu à la vie! Tudieu! Qu'est-ce que c'est que cette histoire?! Bond, qui en a vu d'autres, ne se fait pas de mourron, d'autant que le chat a pris la fuite. Il prend sa brosse à dents et s'envole pour Paris.
A Paris, rebelote, l'indic est mystérieusement assassiné. Tout comme la starlette, il y a une trace de morsure sur son cou... comme si un vampire s'était désaltéré de son sang. Bond surprend un agent ennemi qu'il suit. Une fois l'agent éliminé (et pas en buvant de la Vittel), 007 emprunte son identité et se retrouve à Frankfort où une femme peu farouche l'entraîne dans un ténébreux château sur les bords du Rhin.
C'est là que James Bond retrouve un ennemi qu'il avait cru laisser pour mort en Amazonie quelques années plus tôt : le Dr Cat (bon, alors les aminches, cat signifie chat en français ; le coup du chat ressuscité - en réalité endormi - était en fait un message.) Le docteur utilise désormais des chauves-souris vampires pour se débarrasser des gens dont la tête ne lui revient pas. Bond se débarrasse une seconde fois du personnage et il s'échappe du château.
Rideau.
Bref, une histoire encore une fois sans temps mort, mais très courte et, en dépit de la surprise que constitue le retour du Dr Cat, vite oubliée.
Le Dr Cat apparaît pour la première fois dans une des meilleures aventures concoctées par Jim Lawrence, River of Death, en 1969, dessinée par Yaroslav Horak. Le moins que l'on puisse dire, c'est que John McLusky ne fait aucun effort pour que son personnage ressemble un tant soit peu à celui de Horak. Mais il y a encore mieux : selon les vignettes, le Dr Cat de McLusky est radicalement différent.











A Paris, nous découvrons Bond la pipe au bec. A priori M la lui a prêtée et 007 a peur de la perdre, car il ne s'en sépare jamais.
Sur une vignette, 007 devient 077, signe que le lettreur se moquait royalement de ce qu'il faisait. Mais il n'était vraisemblablement pas le seul : Lawrence ne paraît pas très en forme, et McLusky n'a plus le feu sacré. Il reste encore 4 histoires à venir, mais McLusky ne réalisera pas même les deux dernières.


Armand Routin


avec l'aimable concours de Philippe FOURNET