mardi 7 septembre 2010

Polestar

Ca commence très fort par une donzelle à poil.
Et une donzelle à poil debout sur la banquise.


Et là, d'entrée de jeu, on devine qu'on a affaire à un chef-d'oeuvre, un chef-d'oeuvre de nanardise s'entend.
Aujourd'hui, nous découvrons Polestar (qui se traduit par Etoile polaire, mais étant donné qu'il s'agit du nom d'une compagnie pétrolière, il n'y a pas grand intérêt à traduire le mot.) Jim Lawrence est aux commandes de l'histoire, John McLusky, très fatigué, aux pinceaux. Il s'agit du dernier comic strip bondien a avoir été publié dans un quotidien britannique, le Daily Star, du 23 mai au 15 juillet 1983. Le dernier ? On se demande bien pourquoi...
Deux missiles ont été tirés, l'un en direction de Chicago, et l'autre de Vladivostok. Des avions de chasse les détruisent en vol, il y a finalement plus de peur que de mal. Les tirs semblent provenir du l'extrême nord du Canada. Ca tombe bien, une informatrice a signalé qu'elle avait des renseignements à communiquer au MI-6, là-bas justement. Pourquoi au MI-6 ? J'vous en pose à vous des questions ?! Pourquoi chez les pingouins ? Oh! c'est pas bientôt fini ces sarcasmes ?!
Bref, comme on le voit, nous voyons défiler devant nos yeux ébahis un scénario qui vaut son pesant de cacahuètes ! Pour en revenir à notre donzelle à poil, vous aurez compris qu'il s'agit de l'informatrice de 007 qui s'est retrouvée nue et congelée dans la glace.
Attaqué par un fonctionnaire, non, je plaisante, attaqué par un loup, James Bond ne doit son salut qu'à l'intervention d'une métisse indienne, Red Doe (Biche Rouge.) Brave fille, Red Doe lui explique la situation.
Pas bien loin d'ici, un mauvais homme, Robert Ayr, a construit une usine de raffinerie de pétrole, appartenant à la compagnie Polestar. Son ancienne maîtresse, qu'il a tuée, était la mère de Red Doe. Celle-ci cherche à la venger.
Quelques heures plus tard, Bond et Pocahontas sont emprisonnés par les hommes d'Ayr. 007 se fait passer pour un technicien spécialiste des ogives nucléaires, ce qui semble intéresser l'industriel. Red Doe, de son côté, se dévêt assez rapidement devant le grand méchant et coïte avec lui. Je vous vois bondir. Sacrebleu! vous n'avez jamais chercher à venger votre mère ?! Red Doe utilise une astuce, bon sang de bonsoir ! Elle se voue corps et âme à sa vengeance.

Bref, après le coït, Robert Ayr rejoint Bond et lui fait visiter ses installations souterraines. En effet, les tirs de missiles ont bien lieu sous la raffinerie. Ayr ne cherchait qu'à prévenir les Grandes Puissances de sa puissance à lui, car désormais il va frapper un grand coup : un nouveau missile va être tiré sur Detroit. Son objectif? Une fois que les Grandes Puissances le craindront, il les fera chanter et deviendra... LE MAÎTRE DU MONDE!!!! Si. C'est comme je vous le dis.

Heureusement, Bond retrouve Red Doe toujours aussi nue qui se rappelle brusquement qu'elle doit tuer Ayr. 007 l'en empêche, s'empare d'Ayr, stoppe le lancement, et s'enfuit avec Ayr et Red Doe. Pointe de sadisme : Bond oblige Ayr à se dévêtir et à périr de froid dans la neige.
Fiouh! terrible, le scénar ! Inutile de tirer sur l'ambulance et de s'appesantir sur le sujet.
Je pense que certains auront remarqué les similitudes qui existent entre Red Doe et Miss Havelock qui cherche également à venger la mère de ses parents dans la nouvelle d'Ian Fleming Top secret. Autre similitude : le fait que l'action des deux histoires se déroule au Canada.
Quant à la lassitude de McLusky qui n'y croit visiblement plus, elle transparaît quand il dessine Red Doe... avec une ridicule plume d'Indien.
Pour McLusky, la fin est proche : il ne lui reste plus qu'une histoire à illustrer, the Scent of Danger.
Armand ROUTIN
avec l'aimable concours de Philippe FOURNET

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