dimanche 30 octobre 2011

AnyBody Can Die...ch III

...Bienvenue à Sunnydale, annonçait un panneau à l'entrée de la ville. Ils y étaient arrivés peu après 23 heures, après bon nombre d'arrêts pour se situer tant la route était mal indiquée.
La première chose que Bond remarqua fut l'étrange utilisation des couleurs dans le décor. C'était une bourgade californienne comme tant d'autres, sur laquelle Alfred Hitchcock se serait fait un malin plaisir de faire tomber la foudre, mais une bourgade dessinée par les pinceaux d'un Andy Warhol particulièrement inspiré. C'était étrange. A chaque objet, une couleur; idem pour chaque bâtiment. Deux pour les arbres, bien sûr: le tronc et le feuillage. Un effet d'optique dû à la nuit et à la luminescence des lampadaires sans doute.
La seconde observation fut plus terre à terre: il n'y avait personne dans les rues. Pas un chat. Pas plus de pelés que de tondus. Aucun pouilleux. Aucun ivrogne. Pas même de mari cocu avec plus d'un verre dans le nez, regagnant son logis à la manière des crabes.
Difficile de la sorte de se faire indiquer son chemin. Cecilia n'avait jamais mis les pieds à Sunnydale. Elle ne disposait que d'une adresse. Bond avait arrêté l'auto près d'un plan de la ville, que Cecilia était allée étudier.
Le frottement du gravier sous les tongues de Bond la fit sursauter.
" Eh là, ce n'est que moi.
- On nous épie, dit-elle d'une voix angoissée. Je le sens. Mon coeur bat à toute allure. Tenez. Jugez-en."
Elle lui prit la main et la posa sur son sein.
" 95 D " jugea 007, le sourire en croissant de lune.
Puis il se figea. Cecilia Quist avait peur, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute. Son coeur battait la mesure de la Danse du Sabre, par Katchatourian. Bond notait l'étrange pâleur du visage, les yeux écarquillés et la sueur abondante qui coulait sur son cou.
" On nous épie " répéta-t-elle sur le même ton.
Négligemment, Bond jeta un coup d'oeil à gauche, à droite, devant, derrière, au dessus de sa casquette Ricard, sous ses tongues. Rien. Les épieurs devaient être bien cachés.
" Donnez moi un indice, fit-il, imperturbable.
- Derrière moi...
- Derrière le panneau ?
- Plus loin.
- Derrière la statue d'Aladin ?
- Vous chauffez.
- A droite de la boite aux lettres ?
- Vous refroidissez.
- A gauche alors.
- Voilà.
- Pourquoi ne vous retournez-vous pas pour me les indiquer ?
- Parce qu'ils m'ont repérée."
Evidemment, Bond aurait dû y penser. En vacances, il perdait toujours cette espèce de sixième sens qui avait fait de lui l'as des services secrets britanniques.
" Derrière vous ! " cria Cecilia.
Il volta brusquement, lui écrasant les pieds. Elle cria.
" Bon Dieu ! Que vous arrive-t-il ? On vous a blessée ? Ah les salauds, ils nous tirent dessus avec des silencieux. Réfugions nous dans l'auto !
- Mes pieds...mes pieds...gémissait elle.
- Quoi vos pieds ? On leur a tiré dessus ? Tant mieux, ça prouve que l'on nous veut vivants. Ecartez vos mains, que j'examine ces blessures."
Elle avait roulé sur le gravier.
" Faites voir...Bizarre, pas de sang. Avec quoi a-t-on bien pu vous blesser ? "
Du coin de l'oeil, il avait observé un mouvement dans les broussailles. Soudain, trois silhouettes apparurent. Un trio de loqueteux, barbouillés de crasse, vêtus à la manière des épouvantails, aussi plaisants de figures que le Fantôme de l'Opéra sans son masque. Ils avancèrent vers eux.
Bond fit la moue. Une brise s'était levée, qui apportait à ses muqueuses une odeur de bouc. Ils n'avaient assurément pas l'air d'hercules de foire. Si une lutte à bras-le-corps s'engageait, Bond aurait le dessus. ostensiblement sa main s'insinua sous sa veste et vint se refermer autour de la crosse du Walther P99 suspendu dans son étui en peau de chamois. Après avoir piloté la Jaguar toute l 'après-midi, Bond n'avait aucune envie de participer à une bagarre s'il pouvait l'éviter. Après tout, peut être se trompait-il ? Ce pouvait être tout aussi bien des braves gens à qui Cecilia et lui pourraient demander leur chemin. Cela dit, son auriculaire lui certifiait le contraire.
" James, derrière vous...
- Encore ! "
Il se retourna. Un second trio, derrière la statue d'Aladin, venait à leur rencontre. On s'apprêtait à les prendre en tenaille.
" Ne craignez rien, nous avons tout le temps de nous réfugier dans l'auto, dit-il.
- Vous ne comprenez pas...
- Ne me prenez pas pour un imbécile.
- Mais...je ne vous prends pas pour un imbécile, rétorqua t-elle.
- Alors pourquoi affirmez vous que je ne peux pas vous comprendre ?
- Ecoutez, je..."
Il ne l'écoutait malheureusement plus. Il s'adressait au premier trio, éloigné d'eux uniquement de dix mètres :
" ça vous dirait de gagner quelques dollars ? "
Ils interrompirent leur progression, se dévisagèrent hébétés, tandis que leurs compagnons réduisaient l'intervalle qui les séparait du couple.
Bond aida Cecilia à se redresser. Il se sentait mal à l'aise. Quelque chose ne tournait pas rond.
En un instant, les traits des ces hommes s'altéraient, leurs bustes se redressaient et un éclat de mort se logeait dans leurs regards. Ce n'était plus des visages que Bond fixait tétanisé, mais des masques de bêtes fauves, des masques de carnaval exprimant une cruauté infinie.
Les six personnages sourirent.
Et il les vit. Des canines gigantesques, des crocs de prédateurs, les outils de travail des vampires.
Bond prononça le mot de Cambronne, porté par le vent aux oreilles de Wellington qui n'avait jamais eu la moyenne en français .
" La tuile."
Ou quelque chose d'approchant.
Vif comme l'éclair, James Bond dégaina. La Jaguar était parquée à quinze mètres. Une fois à l'intérieur, Cecilia et lui seraient en sécurité.
" Allons mes gaillards, pas de blague, articula t-il d'un accent farouche. Vous n'avez pas de calendrier de femmes à poil, chez vous ? Nous ne sommes pas jour d'Halloween. Marrants vos masques, mais vous vous êtes trompés de jour. "
D'un coup, il sut que le sang serait versé. Il avait noté le clin d'oeil échangé entre les deux groupes, ça devait être un signal.
Dans un bel ensemble, les six se jetèrent sur eux, tous crocs dehors. Bond eut le temps de presser deux fois la détente et d'observer que les projectiles ne les affectaient en rien.
" Ils portent des gilets pare-balles." estima t-il.
Puis il fut renversé sur le sol, submergé...

AnyBody Can Die reviendra...sans aucun doute

mardi 11 octobre 2011

Il paraitrait...

...que c'est la prochaine JB Girl... Si, si, vous l'avez sûrement déjà vue dans la publicité pour les 4x4 Dacia ( " On va pas quand même dépenser si peu..." )


















...et en plus elle est française... Quel veinard ce Daniel Craig !

lundi 10 octobre 2011

Main Mise sur Rome au Salon du livre d'Attignat...

Ce week end, une petite escapade dans le pays de Bresse ( comme quoi on n'y trouve pas que des poulets...) m'a permis de visiter un salon du livre tout à fait digne d'intérêt. J'y ai "glané" 2 ouvrages en rapport avec notre passion commune...
Caffè sangue est le 1er tome d'une trilogie intitulée Rome Criminelle où l'auteur nous narre les mécanismes des machinations politiques occultes pendant la Guerre Froide en plein coeur de Rome : un agent des Services Secrets italiens, les "Servizi", profite d'une mission pour créer un climat de terreur préalable à un coup d'état militaire...
Rome Criminelle
tome 1 : Caffè sangue
Patrizio Avella
éditions GUNTEN - 2010


Main Mise sur Jakobar est un roman de science-fiction où une organisation, la Main, est mandatée par le Ministère fédéral afin d'enquêter sur les lieux d'un accident intergalactique. Terrorisme et trahisons sont au programme.
Main Mise sur Jakobar
Olivier Deparis
collection Rivière Blanche
éditions Black Coat Press - 2011