mardi 19 octobre 2010

Double Eagle

Les meilleures choses ont une fin.
Il en va de même des non-meilleures...
Et là, Double Eagle appartient clairement à la seconde catégorie.

Double Eagle, donc. L'Aigle à deux têtes. Le dernier scénario pondu par Jim Lawrence pour un comic, illustré par l'ex-illustre mais en 1984 fatigué Yaroslav Horak, pour un journal scandinave qui m'est inconnu (on a beau être beau, on ne peut pas tout savoir.)

Allez, tirons sur l'ambulance...
A Lisbonne, James Bond attend l'arrivée d'un tortionnaire nazi qui revient d'Amérique latine. L'homme en fuite est de retour en Europe... car quelqu'un lui a donné rendez-vous dans un endroit totalement désert à l'extérieur de la ville. Un rendez-vous avec la mort, car un aigle fond sur lui et le trucide. Fichtre! c'était bien la peine de traverser tout un océan dans l'espoir d'un rencard avec une jolie poule et de finalement rencontrer un vilain rapace!


Après avoir fait son rapport, 007 est envoyé à Berlin-Est. Une nouvelle mission l'attend, sans aucun rapport avec la première (quand je vous disais que Lawrence était fatigué...) Il s'agit cette fois d'aider un ingénieur en aéronautique britannique, disparu voilà un an, à quitter Berlin pour revenir en Angleterre. Or, nul ne sait ce qu'il est advenu de l'ingénieur au cours de l'année écoulée. Le fugitif donne rendez-vous à 007 dans un café, mais le KGB et des agents de la police est-allemande s'en mêlent.


Bond parvient à récupérer l'ingénieur mais celui, grièvement blessé, perd la mémoire. Des agents recontactent 007 qui, victime d'un traquenard, tombe entre leurs mains. Là, le petit groupe de rebelles lui avoue que ses agents appartiennent aussi bien à la police est-allemande qu'au KGB; ils ont l'intention, grâce à des aigles robotisés lestés de bombes, de percer une brèche dans le mur de Berlin. Les zozos sont des idéalistes qui ont espoir de voir réunies un jour les deux Allemagnes, d'où le tatouage de l'Aigle à deux têtes qu'ils portent, symbole de l'unification austro-hongroise. Euh, vous suivez?... Bond s'échappe et parvient à faire échouer le complot.

Ouais, ouais, ouais...

Y a-t-il un Méchant à la Blofeld?
Non.
Des coups de théâtre originaux?
Non.
Des illustrations dignes du grand Horak?
Non.
Euh, de la nudité, ou de la cuisse tout au moins?
Non, non.

Ben, alors, qu'est-ce qu'il y a?
Une série en fin de parcours. Un épisode dans lequel des éléments appréciés du scénariste sont réemployés : les robots, comme dans Fear Face ou When the Wizard awakes

comprenant des incongruités : Moneypenny participant de manière active à la mission. Dites, vous connaissez beaucoup de femmes ayant suivi des études de secrétariat qui deviennent des Mata-Hari?


et une profonde lassitude.
A l'évidence, l'envie des deux auteurs a disparu. Peut-on le leur reprocher? Lawrence et Horak sont à pied d'oeuvre sur la série depuis 1966, soit 18 ans. Certes, on peut leur reprocher de ne pas avoir arrêté plus tôt, mais peut-être eut-il fallu pour cela avoir du recul ou accepter un avis extérieur? Quoi qu'il en soit, devant le piètre résultat de leur ultime collaboration, les journaux, qu'ils soient britanniques, scandinaves ou autres, décident d'arrêter les frais et suppriment de leurs pages la publication du comic-strip.

Et pour une fois...
James Bond won't be return.

Armand ROUTIN
avec l'aimable concours de Philippe FOURNET

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