vendredi 11 mars 2011

Vivre et laisser mourir


Au revoir Anthony Hern, bienvenue Henry Gammidge!
En effet, pour la seconde adaptation d'un roman d'Ian Fleming en comic-strip, un nouveau scénariste est recruté. Et le sieur Gammidge, il commence petit.
Mais revenons au départ. Live and let die (Vivre et laisser mourir, donc) a été publié dans les pages du Daily Express du 15 décembre 1958 au 28 mars 1959, soit 86 strips. Léger... C'est encore une fois John McLusky aux pinceaux.


A la différence de Casino Royale, l'histoire imaginée par Fleming estmoins connue, notamment parce que le film adapté du roman (rires dans la salle) s'éloigne bougrement de l'intrigue originale. En l'occurrence, des pièces d'or provenant vraisemblablement du trésor du pirate Harry Morgan circulent aux USA. Les services secrets britanniques soupçonnent un scélérat du nom de Buonaparte Ignace Gallia dit Mr Big, de faire entrer en fraude ces pièces et de les revendre pour financer les cellules communistes. Il faut que cela cesse! Bond est envoyé aux USA.

Il commence par se fondre dans la faune en se vêtissant à la manière américaine.

La mode anglaise :

Mais le costume américain ne lui porte visiblement pas chance :


Gammidge suit les grandes lignes de l'histoire de Fleming : la virée à Harlem de Bond et de Felix Leiter, l'agent de la CIA qui l'a épaulé à Royale-les-Eaux, puis le départ pour la Floride, et enfin l'arrivée aux Caraïbes. Mais du roman touffu et violent, Gammidge taille dans le vif pour ne conserver que l'essentiel, et encore...

Par ailleurs, l'aspect particulièrement raciste du roman est édulcoré. Mr Big est censé n'avoir pour sous-fifres que des Noirs. McLusky doit alors avoir des soucis pour reproduire ces personnages. Jugez plutôt ces trois hommes qui braquent 007 et Leiter :


N'empêche, l'humour de bon ton est toujours au rendez-vous. Ainsi, après que Leiter se soit fait dévorer un bras et une jambe par un requin, Bond se précipite à l'hôpital pour rejoindre son ami. Et quand un homme se fait charcuter un bras et une jambe, il ressemble évidemment à ça :


Une momie.

Cela dit, pas de grands commentaires à tirer de ce comic-strip. Il s'agit d'une honnête production, grâce à laquelle le scénariste fait ses gammes en évitant la censure. A noter toutefois que, si le nombre de strips est particulièrement réduit (deux fois moins que pour Casino Royale, alors que paradoxalement le roman Vivre et laisser mourir est un tiers plus long), McLusky s'améliore au fil des jours. Son style âpre et réaliste s'épanouit véritablement pour le plaisir des yeux.

Le duo se reformera pour une troisième adaptation, Moonraker.


Armand ROUTIN

un grand merci à Philippe FOURNET

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