Bon, soyons sérieux deux minutes. Pas plus, parce qu'après je vais m'endormir. Malgré un début qui semble annoncer une histoire versant dans le fantastique, the Paradise Plot est bien une aventure estampillée 007, tout ce qu'il y a de plus sérieux. Enfin, sérieux à la manière bondienne.
Le MI-6 soupçonne l'industriel Basil Arden d'être la future victime d'un complot. Alors qu'il surveille le manoir Arden, James Bond assiste à l'arrivée de l'ange et le prend en chasse. Il s'agit de Shana Arden, la fille supposée défunte du milliardaire, qui a endossée une paire d'ailes mécaniques ( ouh là, je n'aurais pas été sérieux bien longtemps ! ). La donzelle s'échappe et son père est enlevé. Enlevé par qui ? me demanderez-vous. Pardi ! Par Dieu, voyons !
Dieu, dans notre petite histoire, s'appelle de son vrai nom Gabriel Starovski. C'est une espèce de hippie qui, un beau jour, a eu une illumination. Depuis, il se fait appeler le père Star ( le père Céleste en bon français ) et a fondé sa propre secte. Certes, il se prend pour Dieu, mais ce qu'il apprécie surtout dans la religion, c'est la charité; lorsqu'il en bénéficie, bien sûr. Et le père Star s'y entend pour faire cracher ses ouailles au bénitier : il fait enlever de riches industriels, leur implante une puce dans le cerveau et les oblige à le vénérer. Dans le même temps, puisqu'il n'est pas chien, il sabote les installations de leurs concurrents. Une petite bombe par-ci, une petite bombe par-là. Bref, la main de Dieu.
Habile, non ? Notre divin ami pourrait en rester là, mais le père Star nourrit de hautes ambitions : il espère faire pression sur le gouvernement britannique en enlevant un ministre qu'il convertirait à ses vues. Le fou-fou ! Heureusement Bond veille.
Bref, nous avons affaire à une hénaurme histoire, imaginée par un Lawrence en très grande forme. J'ai l'air de me moquer ( si peu...), mais le récit est rondement mené. Les péripéties s'enchaînent à vive allure et le coup de crayon de Mac Lusky est plaisant. Nous avons même l'occasion de voir 007 porter une chemise à fleurs. Comme quoi, Daniel Craig n'a rien inventé. En parlant de chemise à fleurs, il faut quand même parler un peu plus longuement de la communauté hippie. Le QG de la secte est basé sur Estrellita Island, une île des Caraïbes. Bond s'y parachute au cours de son enquête et rencontre un homme surnommé l'Archange : un plouc vêtu d'une toge, une fleur plantée dans ses cheveux longs avec une virile moustache similaire à celle du flic des Village People, pardon du flic interprété par Charles Bronson dans sa série de comédies familiales sur l"auto-défense. Tout comme Bond, le lecteur s'imagine qu'il est face à cette crapule de père Star. Ben, non. C'est seulement un envoyé du père Star. Le père Star, lui, vit dans un dirigeable ( nucléaire, le dirigeable, ce qu'c'est que d'avoir du pognon ! ) Bond le rejoint et découvre donc le véritable méchant de l'histoire : Gabriel Starovski, dit le père Star, alias Dieu pour les convertis. Mais...comment dirais-je ?... Jugez par vous-même : à gauche l'Archevêque, à droite Dieu. Vous voyez une différence ?...
Pour les lecteurs bilingues ou les fonctionnaires qui apprécient les livres avec des images, the Paradise Plot est actuellement disponible dans le recueil de comic-strips intitulé the Paradise Plot ( ça tombe bien ), accompagné de l'aventure suivante, Deathmask, le tout étant publié par les éditions Titan Books.
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